Fondre

Dis moi, c’est encore loin?
Encore long l’attente
Chaleur. J’ai chaud
Entre les mailles, ça brûle
Le coeur colle. Fondu.

Dieu que c’est long le silence.

Désert. jaune immensément écrasant.
Un océan de solitude disait l’autre, en blanc.

Lasse d’un naufrage qui jours après jours
s’éloigne.

fine poussière de mes os en combustion lente

juillet 2010

 

Qui?

Qui?
Fleur?
Maléfique
Mère…
Fillette parfois

Des jours
Simplement
Sereine
Sur mes doutes

s’envoleront…

22 janvier 2011

 

Passage

Passage
Se trouver entre ses yeux
Et l’horizon, dit-elle
Entre d’eux.

goûter le présent
volontiers

Souffle court. hésite.
Mais sur la route
d’une larme de sueur
Qui s’échappe en creux

Glisse roule dans mon cou.

Inspire expire. VITE!

Pas si sage. soupir.

avril 2010

 

Lucidité

Un aller,
Un retour
Je dois juste passer.

Bruit de pas, mes bottes claquent
Mal aux oreilles: je n’ai jamais aimé ce bruit

Et…là
le temps s’arrête, le souffle suspendu
Juste au beau milieu.
Entre deux pas, entre deux mots.
Avalanche
je ne comprends toujours pas

Une éphémère ficelle de paquet
Si vite arrachée
Bolduc caduc d’un Noël oublié
D’un naufrage avorté

Je continue d’avancer là.
Sagement, vite une perfusion
Regarde devant toi.
Concentre toi. Fais pas ci, fais pas ça.

Voilà, c’est terminé
La tornade blanche
a encore tout emporté.

5 décembre 2010

 

Sur le fil

Sur le fil
Mes jours sans nuits
Marcher

En passant baisser les yeux
Et sentir le vent
Pousser la plume

Légèrement

février 2009

 

Dentelle

Dentelle
Un globe de tulle
où flottent les tempêtes

non daté

 

Pluie

Ecouter le cheminement
de la goutte
qui descend
sur la voile

Arrêter la vague
Un jour
Eclatement

février 2009

 

Un matin pas comme les autres

Juste une vie à cloche-pied
Café trop chaud

Une mouche se pose sur la cuillère
Alors je referme les yeux

non daté

 

Tissage

L’ouvrage
Avec les fils du souvenir
je tisse des chaussettes rayées

non daté

Chaise

Le balcon humide
Chaise à bascule
que l’absence balotte

Odeur de sol
trempé
Herbe folle
colorée

Et rien que du silence

non daté

 

Nuit

Les mots sortent de ma valise
voyage éphémèred’un soir doux
l’été s’offre un arbre qui plisse
le vent dans ma tête.

Souffle calme, chaleur.
Et la fontaine qui chuine

Au clocher sonne une heure.

Une fouine vient de passer.

non daté

 

Adieu l’amie

Regards échangés dans le secret de la forêt
Entente c’est simple!
Compréhension immédiate
Plus loin là bas, pour observer les chamois.

Câlins au lever, bonjour du matin
Coup de langue
Tendresse de chien
Bruit des pattes dans l’escalier, dehors il fait chaud
Sortons

Attente…
Heureuse de se retrouver
A chaque fois
Douceur et malice
quelque fois aussi de la peur

Et là, t’es plus là
Pas en vacances, plus là…

Alors j’ai le coeur gros
Lourd des souvenirs engrangés pendant 10 ans
Lourd comme le panier que j’ai rangé
Lourd comme la gamelle vide

Lourd comme ta pauvre tête
Posée sur ma jambe après l’injection
Partie trop vite je tremble
Les chamois ne te reverront pas

Me sens seule
Juste seule
terriblement.
Un peu abandonnée
Un peu perdue

Partie ce matin
Courir après d’autres bonheurs
Merci

Adieu l’Amie

Tu va me manquer
Tu me manques déjà
Taïna

vendredi 8 octobre 2010